Autour de la table, un café en mains, les présentations commencent. Sociologues, politistes, historien, psychologues, intervenants sociaux-éducatifs, étudiants… Autant de professionnels et de chercheurs réunis autour d’un même thème : « Religiosités intensives, pratiques rigoristes, radicalités... Quels concepts utiliser ? ». Alors que les termes différents prolifèrent dans les discours politiques et médiatiques sur la « radicalisation », lesquels peuvent être pertinents en tant que chercheurs pour analyser et tenter de comprendre ce phénomène ? Radicalisation, rigorisme, fondamentalisme, salafisme, islamisme, terrorisme, ... Mais que signifient ces mots à l’origine ? Dans quel(s) contexte(s) sont-ils apparus en premier lieu ? Qu’impliquent-ils en termes d’idéologie politique et de pensée de la diversité culturelle et religieuse ? Que disent leur utilisation de leurs utilisateurs ? Des questionnements qui ont guidé ces deux jours d’atelier de recherche.
Chaque participant présente ses travaux de recherche, en cours ou achevés, ou son expérience de terrain. Il peut donc contribuer à la réflexion collective et profiter des retours des autres membres pour faire évoluer ses productions, les orienter et les développer. Ainsi le groupe de recherche se penche sur la question de l’identité religieuse à travers les médias musulmans, le radicalisme de droite et d’extrême droite, une traduction politique à la radicalité dans l’espace catholique, l’entrée en radicalité violente en Algérie, l’expérience d’une association mandatée dans l’évaluation du risque de basculement dans la radicalité violente et ses cadres normatifs, le procès de nomination de la pensée de la figure radicalisée, ou encore l’utilité du concept de « radicalisation » pour analyser des contextes pluralistes dans une approche franco-québécoise. Autant de sujets d’étude à la fois proches et singuliers qui permettent d’appréhender les limites et les forces des différentes approches, et de saisir toute la complexité du thème de l’atelier et de ses enjeux sociaux comme politiques
Ces échanges particulièrement riches se poursuivent, de façon peut-être moins formelle, autour de repas conviviaux ou de pauses café qui permettent d’aborder certains sujets ou points de débats précis, d’envisager certaines collaborations, etc., frustrés par le temps limité accordé à chaque présentation.
C’est donc une expérience particulièrement riche et stimulante pour un.e étudiant.e que de pouvoir participer à ce type d’atelier de recherche : des rencontres professionnelles de grande qualité, un nombre immense de choses apprises et encore plus de questionnements générés. L’assemblage parfait pour ancrer en soi le goût de la recherche et produire toute la motivation nécessaire à l’aube d’une nouvelle année universitaire !