La production de la connaissance scientifique - S3

L1 et L2 de la licence Sciences sociales = tronc commun des parcours Anthropologie sociale et ethnologie, Démographie, Sociologie, Sociologie de l'intervention sociale, des conflits et de la médiation et Ville et environnement

La production de la connaissance scientifique - S3
Licence Sciences socialesParcours Démographie

Description

Le cours prétextera une sorte de digression à propos de la scientificité de la science, des conditions et des critères de production des connaissances scientifiques, pour interroger la pertinence de la séparation – selon leur degré de scientificité – des sciences dites “dures” des sciences humaines, et particulièrement des sciences sociales.

Cette interrogation passe principalement par l’acquiescement, puis la légitimation de caractéristiques pensées comme approximatives, imprécises, subjectives ou a-rationnelles dont sont dépeintes les sciences sociales. Les mêmes caractéristiques qui d’ailleurs participent à l’exclusion de ces sciences du monde des sciences “vraies” et appuient le doute de les voir appartenir au giron de la production du savoir scientifique.

Il est alors question d’avancer l’idée que les recherches en sciences dures – à la fois dans leur entame et dans leur finalité – obéissent aussi aux mêmes critères approximatifs, imprécis, subjectifs ou a-rationnels. Que des notions, comme l’imagination, l’intuition, l’exception, le doute, l’incertitude, la réfutation ou le dépassement, ne sont pas étrangères à la pratique des sciences physiques ou de la biologie comme à celle des sciences sociales. Que la quête des constantes et de l’unité des choses du monde (qu’il soit d’ailleurs physique ou social) par le biais de l’inévitable simplification, contraste avec la complexité du monde lui-même. Un monde que souvent nous nous employons à réduire à un ensemble de théories, confondant la plupart du temps le monde et les biais par lesquels, à la fois, nous comprenons et nous rendons compte de ce monde.

Le cours s’appliquera à dépasser les éventuelles dépréciations (celles du sens commun, comme celle de nombreuses postures savantes) des unes ou des autres sciences, et finalement de la science de manière générale… Il envisagera la science plutôt en tant que « notre patrimoine moral le plus précieux », comme Marie Curie a eu à le souligner.

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